Vote utile ?
Le vote utile est une question qu'il faut prendre au sérieux. Elle taraude de nombreux électeurs de gauche qui ont peur d'un remake du 21 avril 2002, c'est à dire d'un second tour Sarkozy-Le Pen. Il y a de quoi avoir peur !
Vote utile ? Utile à qui, à quoi ?
Il y a un détournement de mot. Ce n'est pas un vote utile, c'est un vote du moindre mal. Plutôt, on croit que c'est le moindre mal.
Il n'y a pratiquement plus personne pour défendre le capitalisme financier, celui qui impose au monde, donc à chaque peuple, la logique financière, l'économie au service de la finance au détriment des investissements utiles(ici, « utiles » a un sens). Tous les peuples payent un lourd tribut en termes de non satisfaction de besoins élémentaires : alimentation, éducation, santé, logement ; sans parler d'autres besoins tout aussi légitimes d'accès à la culture, aux loisirs.
Mais si il n'y a plus grand monde pour défendre l'idée de capitalisme financier, la droite et la gauche socialiste, la première par ses actions (elle est au pouvoir), la deuxième par ses propositions, s'inscrivent dans une politique d'insertion, d'accompagnement, voire de soutien effectif au capitalisme financier.
Deux exemples, parmi d'autres, nous montrent l'impasse du « vote utile ». En Grèce, le Parti Socialiste reprend le pouvoir pour appliquer une politique d'austérité que la droite sortante aurait eu du mal à imposer. Au Portugal, le Parti Socialiste perd le pouvoir et la droite applique les mesures d'austérité imposées par le FMI, en promettant en plus de les aggraver. Dans les deux cas, l'abstention aux élections est massive. Comment ne pas voir que le spectre de l'extrême droite est encore plus menaçant dans ces situations ?
Il faut donner une perspective politique de gauche, vraiment de gauche, pour la sortie de cette spirale qui fait penser aux cercles de l'enfer de Dante.