L'honneur perdu de France Info

Ce matin des journalistes de France Info ont perdu l'honneur d'avoir une carte de presse.

Une émission sur le mode question – réponse sur le problème de la dette a été diffusée.

Le premier point est que cette émission est de la pure propagande pro Sarkozy, et sur une radio du service public c'est déjà pas admissible.

Le deuxième point est que des arguments qui sont contestés par des économistes d'horizons très différents continuent à être assénés comme des vérités indiscutables : des journalistes à ce point insensibles à une opinion divergente de celle du gouvernement ne font pas un travail de journaliste.

Le troisième point est celui qui met en cause l'honneur. Ceux qui ont écouté l'émissions se doutent de quoi je veux parler. Je dirai à la fin ce qu'il en est.

Premier point. Exemples. (ce n'est pas une transcription mot à mot, mais l'esprit y est)

Question. Le président est-il préoccupé par la dette ? Réponse. Mais oui, c'est pour cela qu'il a mis en place, avec son premier ministre, un plan.

Question. Nous allons payer plus cher certaines choses ? Réponse. Oui, c'est inévitable, nous payerons un petit peu plus au restaurant, il faudra travailler un peu plus pour payer moins de retraites.

Deuxième point. Exemples.

« La dette de la France représente 80% de son PIB ». Le journaliste qui assène ça n'a toujours pas compris, mais à ce point c'est de la mauvaise foi, qu'on ne doit pas rapporter le PIB annuel à la dette qu'on doit rembourser en 7 ans, voire 10 ans. Nous faisons ici abstraction de la question politique de la légitimité de la dette et donc de son remboursement.

Question. Quel est le rôle des agences de notation ? Réponse. Elles indiquent si l'Etat qui est noté peut ou non rembourser la dette. S'il peut on lui prête à un taux bas, s'il ne peut pas on lui prête mais à un taux beaucoup plus élevé.

On a envie de rire en entendant de telles âneries. Donc si on ne peut pas rembourser on peut tout de même emprunter ? Quel aveu ! Prêter aux Etats est une très bonne affaire pour les banques.

Troisième point. Qui posait les questions ? Des enfants. On utilise des enfants pour une émission de propagande !