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Ah tu verras !
21 novembre 2011

Embrasser le crapaud

Un article dans Liberazione me fait découvrir que l'expression française « avaler des couleuvres » se dit en italien « embrasser le crapaud » (« baciare il rospo »). Embrasser le crapaud c'est, ici, voter la confiance au gouvernement de M. Monti. Il est question de cela dans ce journal dont la ligne éditoriale est « à la gauche de la gauche ».

Dans le prolongement de l'article de mon blog « Différences et similitudes... », voici encore quelques éléments de la situation italienne pour mieux comprendre la nôtre.

Dans l'article de Liberazione on fait le tour des positions de membres de la gauche parlementaire face au nouveau gouvernement « technique » de M. Monti. Qui embrasse le crapaud, qui ne l'embrasse pas ? Mais surtout, ce qui nous intéresse le plus, pourquoi ?

Rappelons que le gouvernement a eu la confiance du parlement avec une quasi unanimité (500 et des brouettes contre 60). Rappelons aussi que la « gauche » ne veut pas d'élections avec la loi électorale actuelle concoctée par Berlusconi.

Une première raison d'embrasser le crapaud est de fêter le départ de Berlusconi. Le parlementaire cité dit qu'il ne faut pas sous estimer le changement de style, « nous pourrons voyager à l'étranger sans avoir honte ».

Une autre raison est de croire qu'il n'y a pas d'alternative, que la tempête économique risque de tout emporter et donc qu'il est nécessaire d'avoir un capitaine.

Il y a tout de même des députés qui ne veulent pas embrasser le crapaud. Ils considèrent que c'est le système qui est malade et que le nouveau gouvernement va, au mieux, retarder une rechute dans la crise aigüe. Ils considèrent que ce que l'on raconte sur la dette ce n'est que billevesées.

Mais voici comment Liberazione situe le vrai problème de la « gauche ». « Le vrai problème est l'adoption de la technocratie, l'adoption de l'idée qu'il puisse y avoir une technique face à laquelle aucun choix politique n'a de légitimité, de l'idée qu'il puisse y avoir un gouvernement politiquement neutre, expression directe d'une raison scientifique, au dessus des opinions et des partis ».

On retrouve les éléments essentiels du débat chez nous.

On veut se débarrasser de Sarkozy et c'est une aspiration légitime.

La crise économique est une tempête, à ceci près que les causes ne sont pas naturelles mais politiques.

Le discours sur le partage équitable des sacrifices nous est abondamment servi par la droite et par le PS et son candidat.

Ce discours s'inscrit bien dans l'acceptation d'une démission du politique face à la technocratie.

Mais à la différence de l'Italie, le peuple français doit être consulté.

Peuple de gauche, n'embrasse pas le crapaud, ne laisse pas neutraliser ton vote au premier tour !

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