Le nationalisme est une mauvaise herbe que certains cultivent
Vous connaissez sans doute Romano Prodi, le prédécesseur de Barroso à la tête du Conseil Européen. Un vrai centriste à la Bayrou qui, en gouvernant avec la "gauche" italienne a si bien ménagé la chèvre et le choux que Berlusconi est revenu au pouvoir en 2008. Un vrai européen convaincu qui a tant fait pour que l'Europe se trouve dans la situation actuelle. Mais il commence à reconnaître sinon ses erreurs, du moins les conséquences de ses erreurs (mais peut-on parler d'erreurs quand il s'agit d'une politique pensée et mise en oeuvre avec diligence).
Voici une déclaration que je trouve dans le journal italien La Repubblica, déclaration que la police du politiquement correct en France censurerait pour cause de germanophobie.
"Chère A. Merkel, il y en a assez de ces façons de maîtresse d'école : l'Italie a bien fait ses devoirs, maintenant il nous manque peut-être le temps pour jouer, et ceci est un problème qu'il faudra résoudre à l'avenir"
Dans la suite il parle d'une "Allemagne trop forte pour l'Europe et trop faible pour le monde" et d'une "Italie qui a des difficultés à trouver sa place sous un directoire de plus en plus à deux" (France et Allemagne).
Quand on ne veut pas voir les causes et qu'on prétend lutter contre les conséquences on fait inévitablement fausse route. Tous les dirigeants européens, anciens, actuels et candidats qui parlent de dette publique, rassurer les marchés, nécessité de réduire les déficits, ne pointent que les conséquences. Le résultat est une fuite en avant avec pour dommage collatéral des dérapages vers le nationalisme. Sarkozy et Merkel en font beaucoup en ce sens : souvenons nous du traitement humiliant qu'ils ont réservé au premier ministre grec Papandréou.