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Ah tu verras !
8 janvier 2012

Bouteilles à la mer

En Histoire, situer le début d'une époque est une tâche difficile.

On peut trouver le début de la nôtre, celle de l'ultra-libéralisme économique qui « menace la civilisation » (voir M. Rocard dans un article du Monde du 2 janvier 2012), avec les arrivées aux affaires, presque simultanées, de R. Reagan, en 1981 aux USA et de M. Thatcher, 1979 au RU.

Une phrase de Reagan peut résumer leur pensée politique : « l'Etat n'est pas la solution, il est le problème ».

Inutile, avec le recul que nous avons, de passer en revue les immenses dégâts économiques et sociaux que cette idéologie a fait dans le monde.

Les classes dominantes avaient jusque là pris soin d'accaparer le pouvoir politique, éventuellement par des coups d'état. Cela donnait un semblant de légitimité démocratique aux choix économiques en leur faveur.

L'avènement de l'ultra-libéralisme est caractérisé par la prise de pouvoir de la finance sur l'économie. Ne parle-t-on pas d'économie réelle, par opposition à l'économie financière ? Le pouvoir politique devient secondaire dans cette nouvelle organisation de la société. C'est le principal résultat de la mondialisation.

L'idéologie reagano-thatchérienne a gagné bien au-delà des « élites politiques » naturellement favorables à ses thèses. Elle a, osons le mot, contaminé la social-démocratie. Elle a contaminé le débat politique car la sphère économique a été mise en dehors de ce débat. Comme si l'économie était une donnée naturelle, intangible.

La réalité, l'économie réelle, les problèmes sociaux que l'économie virtuelle aggrave, remettent « les pendules à l'heure ». Fini le temps ou L. Jospin, premier ministre socialiste, disait « l'Etat ne peut pas tout » qui voulait dire l'Etat ne peut rien.

Mais si les problèmes obligent à dire qu'il faut redonner le pouvoir au politique face à l'économique, même des prix Nobel d'économie le disent (ils auraient pu être plus rapides), qu'en est-il des propositions réelles ?

En Europe le dogme ultra-libéral est toujours à l'oeuvre. De plus l'oligarchie financière reprend directement le pouvoir politique en Espagne, en Italie, en Grèce.

Les candidats à l'élection présidentielle en France ont l'occasion de présenter leurs propositions.

N. Sarkozy est au pouvoir et les décisions qu'il prend le disqualifient. Il est le principal artisan, avec A. Merkel, de la prise de pouvoir directe de la mafia Goldman Sachs et Lehman Brothers.

M. Le Pen « découvre » les problèmes économiques mais elle n'y voit qu'une seule cause : l'immigration.

F. Bayrou se veut au centre mais dans cette position d'équilibre instable on sait par expérience que le centrisme tombe toujours à droite. Ses propositions précises, pour le moment, on ne les connait pas.

 E. Joly pointe exclusivement sur l'écologie, comme si on pouvait la séparer du reste des problèmes économiques, sociaux, politiques. Ses propositions ne peuvent donc être, éventuellement, que partiellement efficaces.

F. Hollande ne montre pas qu'il a rompu avec « l'idéologie Jospin », bien au contraire. Ses positions sur l'Europe n'ont pas varié depuis le référendum sur le Traité de Constitution Européenne, sa complicité avec Sarkozy pour mettre en place les traités qui sont contraires à la volonté populaire clairement exprimée en 2005 ne semble pas lui poser problème. Ses rares propositions dans le domaine social français sont inquiétantes : trop timides ou trop inscrites dans une contrainte européenne acceptée sans question. De plus, il dit lui-même que les propositions contenues dans le programme du Parti Socialiste ne l'engagent pas.

J-L. Mélenchon est le seul à s'appuyer sur un programme présenté, depuis des mois déjà, par un rassemblement politique, le Front de Gauche. Les électrices et les électeurs sont à même de juger, discuter, approuver ou non des propositions. Le système médiatique, en ostracisant ce programme, limite sa portée citoyenne.

Cet ostracisme est la raison de mon engagement, de l'envoi de ces messages, « bouteilles à la mer », utilisant l'internet.

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