La forme et le fond, s'il faut choisir, c'est le fond

Hier soir sur France 2 nous avons eu une émission politique d'une rare qualité et intensité.
J-L. Mélenchon a, avec verve, défendu ses propositions. Il y a eu échange sur le fond, avec des journalistes, avec un patron du CAC 40.
Qu'en reste-t-il ce matin dans le système médiatique ? RIEN ! RIEN DE RIEN !
Consolons-nous, si les journalistes dominants des médias dominants avaient trouvé des failles, ils ne se seraient pas privés de les utiliser.

Un ami qui lit mes bulletins d'information m'écrit.

Cher Angelo, tu sais que je lis tes "points info" régulièrement sans répondre. Mais là, je te fais la remarque suivante: j'ai suivi( à partir de 21h 15 environ) l'émission de F R 2. J L Mélenchon m' a déçu sur deux plans: vouloir imiter G Marchais lui a parfois fait perdre une bonne occasion de " marquer des points", déjà pour son image.Ex: quand un ancien grand patron comme Bessat vient lui dire qu' il est d' accord avec lui; que ses propositions sont bonnes( ex sur l' actionnariat), pourquoi J L M s' entête-t-il à parler de son salaire au début puis à la fin, de lui dire qu' on va lui prendre beaucoup!autant je suis d' accord pour réduire les salaires scandaleux de grands patrons, autant je pense que JLm a perdu une occasion de marquer des points dans l' opinion, fût-ce avec l' aide d' un ex- grand patron honni!
mes amitiés à vous deux.

Je lui répond

Cher ami,

Je n'ai pas été un fan de Georges Marchais à cause de certaines de ses idées. En revanche sa verve m'a toujours paru salutaire : on ne peut pas vouloir être révolutionnaire et se prêter aux politesses de faux-cul devant ces journalistes qui déshonorent leur profession. C'est le débat sur la forme et le fond que ceux qui ne veulent pas parler du fond mettent en avant.

Mon impression sur l'émission est que les journalistes ont toujours voulu esquiver le fond et que seule la verve de Mélenchon a permis de tenir l'émission sur les rails : parler des propositions.Le seul moment de débat constructif des deux côtés a été celui avec le patron Beffa, mais là encore l'animateur Pujadas a fait de l'interférence inutile.

Tout cela ne contredit pas la remarque de mon dernier message : est-il normal qu'il n'y ait aucun écho ce matin, dans aucun média dominant, de cette émission ?

Oui, c'est normal. C'est la lutte des classes et il faut choisir son camp.