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Ah tu verras !
1 avril 2019

Le poème caché

Tu te caches, mon poème.

Je ne sais où te chercher.

Dans l'éclat d'un diadème ?

Dans la pente douce de l'été ?

 

Est-ce là ta couverture ?

Est-ce cela ton bel écrin ?

Tu te moques de la fêlure

Tu te moques du chagrin

 

Tu te caches mon poème,

Je ne sais où te chercher

Dans l'éclat d'un diadème ?

Dans une amourette d'été ?

 

Ou bien dans les madeleines

Qui ravivent tous les sens

Mais nous laissent hors d'haleine

Nous quittant dès qu'on les pense

 

Tu te caches mon poème,

Je ne sais où te chercher

Dans l'éclat d'un diadème

Qui finit par m'aveugler ?

 

Ou peut-être dans le lagon

De cette verte île si fière ?

Ou dans ces maudites passions

Qui poursuivent des chimères ?

 

La douceur de l'air enivre et empêche de penser.

 

Tu te caches mon poème,

Je ne sais où te chercher

Est-ce l'éclat d'un anathème

Qui finit par m'aveugler ?

 

Ou alors c'est une montagne,

Magnifique de blancheur

Qui, jouant mat de cocagne,

Te place haut pour mon malheur ?

 

Tu te cache mon poème,

Je ne sais où te chercher

Ils sont beaux les chrysanthèmes

Est-ce là qu'il faut chercher ?

 

Dans cette petite rivière

Qui fait chanter ses galets

Dont l'eau semble être lumière

J'aimerai tant te retrouver !

 

Tu te caches mon poème,

Je ne sais où te chercher

Même dans l'aurore blême

Je savais t'apprivoiser

 

Est-ce dans ce sable fin,

Fin de vaguelettes mourantes

Que je trouverai enfin

Ce qui quelque fois t'enfante ?

 

La douceur de l'air enivre et empêche de penser.

 

Tu te caches mon poème,

Je ne sais où te chercher

L'amitié est un diadème

Que parfois tu sais chanter

 

Les beautés du monde t'inhibent

Tu ne veux pas te montrer

Et les peines ne s'exhibent

Par un coeur si déchiré

 

Tu te caches mon poème,

Je ne sais où te chercher

Quel funeste avril blasphème

Le poisson nous a joué

 

Et le crabe sans pitié

Son travail de sape fini

Nous a fait son pied de nez

Qui nous laisse anéantis

 

Je te vois donc mon poème

Inutile de te cacher

Nul soleil, nulle beauté même

Ne pourra te dénicher

 

Tant que mon coeur sera plein

De cette douloureuse absence

Je ne serai pas enclin

A t'offrir une résurgence

 

La douceur de l'air enivre et empêche de penser.

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