Primaire à droite, primaire à "gauche"

Plusieurs personnalités importantes du parti de Valérie Pécresse appellent à voter Macron. C'est leur problème, à Pécresse et aux "Républicains"... Mais c'est tout de même intéressant.

Les journalistes dominant-e-s des médias dominants ont fait de la question des primaires un feuilleton envahissant. Pourtant l'expérience de la primaire de "gauche" en 2017 aurait dû classer définitivement le sujet : aussitot Hamon déclaré vainqueur Vals et De Rugy, pour ne nommer qu'eux, déclaraient soutenir Macron.

Le phénomène se produit à nouveau cette fois-ci pour la primaire de droite, plus précisément primaire du parti LR. Valérie Pécresse est désignée candidate par les adhérent-e-s du parti qui ont voté à la primaire et pourtant des caciques du parti lui refusent le soutien.

La procédure des primaires est copiée du système américain. Elle est complètement inadaptée au système politique imposé par la Constitution de la Ve République.

La Constitution de la Ve République a été imposée à un moment précis, guerres coloniales et indépendances des pays colonisés par la France, pour et par un homme, le général De Gaulle. Elle a été justement caractérisée par Mitterrand comme "un coup d'État permanent". (Mitterrand s'en est bien accomodé ensuite).

Cette Constitution a dû être modifiée plusieurs fois, signe de sa conception liée à un homme et à une époque. Mais elle a institué un pouvoir vertical qui avec Macron atteint son paroxysme. Le peuple est appelé à élire un président puis pendant cinq ans le peuple est dessaisi de toute initiative, de toute expression. Le jumelage, du à Jospin et Chirac, des l'élections présidentielle et législative, dans cet ordre, accentue le caractère vertical du pouvoir. Remarquons qu'aux USA les députés sont élus en milieu de mandat présidentiel.

La question des primaires et le fait que les caciques des partis politiques "de gouvernement" ne respectent pas le résultat aussitôt la primaire finie sont les symptômes de l'inaptitude de la Constitution de la Ve République à régir le système politique français. Les intérêts des la grande majorité de la population et les intérêts de l'oligarchie financière sont entrés dans une phase aiguë d'opposition. La lutte des classes s'exacerbe et la réponse politique à cet état de fait est contrariée par le fonctionnement des institutions.

Il faut sortir de cette situation par le haut : une Assemblée Constituante proposant par référendum une nouvelle Constitution.

Cette nouvelle Constitution devrait supprimer les aspects négatifs de la Constitution actuelle, principalement la verticalité et la personnalisation du pouvoir. Elle devrait organiser la vie politique de manière à donner au peuple, par des procédures référendaires, plus d'occasions d'influer les choix politiques. Les choix économiques doivent faire partie de ces choix politiques, c'est le nœud d'une véritable institution de la démocratie.

Bien évidemment tout cela ne se fera pas avec un président comme Macron, Le Pen, Pécresse ou Zemmour.

Le programme de l'Union Populaire avec le candidat Jean-Luc Mélenchon est le seul qui contient la proposition d'une Assemblée Constituante. Le vote pour Jean-Luc Mélenchon est le seul vote qui peut nous sortir de l'impasse politique, économique et sociale.