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Ah tu verras !
9 mars 2012

Récit hypothétique mais vraisemblable

La campagne électorale et son image médiatique se déroulent comme un jeu vidéo, les thèmes mis en avant sont loin des préoccupations et des problèmes réels des citoyennes et citoyens.

L'exception est la campagne du candidat du Front de Gauche qui traite de tous les sujets qui sont du niveau d'une présidentielle : l'économie, l'Europe, la dette (légitime ou confiscatoire), une fiscalité juste et mettant fin aux absurdes très hauts revenus, le pouvoir d'achat avec l'augmentation substantielle du SMIC, la titularisation des précaires de la Fonction Publique...

Quel silence médiatique sur tous ces sujets ! Parfois les médias dominants ne peuvent pas squeezer les sujets, par exemple la fiscalité à appliquer aux plus riches. Alors ils s'emploient à dénaturer le débat, les footballeurs qui iraient jouer à l'étranger, sans dire que c'est déjà le cas pour les mieux payés. Et puis, est-ce vraiment un problème ?

Dans ce contexte un article d'Alternatives économiques paru dans le site de Marianne est remarquable dans la forme et dans le fond.

Dans la forme car le journaliste utilise ouvertement le « récit hypothétique », c'est à dire un dialogue imaginaire le 8 mai 2012 entre Angela Merkel et François Hollande après l'élection de celui-ci.

Dans le fond car il aborde un sujet qui devrait être central : le traité européen, traité Merkozy, qui engage les états européens dans une phase historique redoutable, car il consacre la perte d'indépendance dans le domaine budgétaire, c'est à dire la perte d'indépendance tout court. Il ne s'agit pas d'une sorte de fédéralisme qui donnerait le pouvoir supranational à des personnes élues démocratiquement par les peuples européens. Non, il s'agit de donner encore plus de pouvoir à l'oligarchie qui n'a de compte à rendre à personne. Et le sinistre Mécanisme Européen de Stabilité complète ce traité dans ce sens.

Le journaliste donne, dans ce dialogue imaginaire, des éléments tout à fait vraisemblables qui nous éclairent sur l'attitude, bien réelle, des socialistes dans cette dernière période : ils ont laissé passer le MES sans s'opposer, ils avaient même envisagé, comme ils l'ont fait au parlement européen, de voter avec la droite.

C'est un peu technique mais il est très important d'en comprendre la portée politique.

Comment imposer la « règle d'or », c'est à dire une politique d'austérité, sans être contrarié par des aléas électoraux, donc vider encore un peu plus la démocratie de ce qui est essentiel, le jugement du peuple ? Il faudrait mettre cette règle dans la Constitution. Or en France cela est difficile, un référendum ne donnerait pas le « bon » résultat, le vote par le Congrès pas acquis, surtout si le Front de Gauche fait un bon score à la présidentielle et à la législative.

Et bien, on fait voter une loi de programmation qui impose pour cinq ans la règle d'or. C'est tout bénef car, si le projet de budget n'est pas conforme à cette loi, le Conseil Constitutionnel peut l'abroger, donc autant de contrainte antidémocratique sans changer la Constitution.

Voilà la martingale politique. Nous sommes prévenus.

 

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