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Ah tu verras !
23 avril 2012

Le poisson pourrit par la tête.

Si le résultat de Marine Le Pen peut être considéré comme un signe de pourrissement, ce pourrissement arrive par les classes dominantes, par les médias dominants, par les politiciens compatibles avec la doxa capitaliste de l'oligarchie financière.

La droite et sa presse se sont battues avec leurs armes, la peur, l'exclusion, la dénonciation des pauvres qui creuseraient les trous des finances publiques, l'utilisation du moindre fait divers, l'utilisation médiatique de crimes innommables. Seul la densité de cette argumentation est un fait nouveau : jamais la droite a aussi peu parlé de politique. Elle a bien fait le lit du vote FN. Pourra-t-elle s'y coucher ?

La « gauche » et sa presse se sont battues dans deux directions.

Une, c'est légitime et c'est la moindre des choses, contre le président sortant. Les arguments utilisés ont été trop axés sur la personnalité, il est vrai indigne d'un président de la République, pas assez sur la politique, sur la prise en compte des problèmes concrets du peuple, sur les solutions. Il y a une raison à cela : l'acceptation par la « gauche » des contraintes, jugées incontournables, imposées par l'oligarchie financière. Peu de différences entre les choix économiques de la droite et de la « gauche », choix dont on parle peu, le moins possible, mais qui sont ceux qui déterminent fondamentalement la politique qui sera mise en oeuvre.

L'autre, c'est écoeurant et révoltant, contre le Front de Gauche par des moyens ignobles. On dira que le Front de Gauche a attaqué François Hollande. Oui mais le débat, même rude, n'est pas la calomnie. L'assimilation du Front de Gauche à l'extrême droite sous le terme populisme, une campagne de presse obstinée de plusieurs mois en ce sens, depuis le dessin de Plantu, depuis la scène tournée par la compagne de Hollande montrant une rencontre fortuite avec Marine Le Pen, jusqu'à insinuer des complicités de Jean-Luc Mélenchon avec Dassault, avec Buisson, avec Guaino, jusqu'à montrer une photo, qui dans l'esprit est un montage, avec El Assad, tout cela a été vu dans des médias qui se veulent vertueux et respectueux de la loi et de la bienséance.

Cette campagne d'assimilation du Front de Gauche avec l'extrême droite s'est accompagnée d'une argumentation politique désespérante de la part de la « gauche ». Les déficits publics, la dette, tout ce que l'oligarchie financière impose sont considérés comme des contraintes intangibles. Donc augmenter le pouvoir d'achat, en particulier le SMIC, rompre fondamentalement avec la politique de casse du service public, prendre les décisions qui s'imposent pour sortir de la dictature de la finance, pour empêcher les délocalisations, les licenciements « boursiers », tout cela est considéré comme impossible.

N'est-ce pas aussi contribuer à faire le lit du vote FN ?

 

Il est saisissant de voir la concordance géographique du vote FN avec les fermetures d'entreprises. Le désespoir n'est pas bon conseiller. Mais ceux qui contribuent au désespoir par leurs choix politiques portent une lourde responsabilité.

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