Soir de première manche à Bourg-en-Bresse.

La foule n'était pas complétement au rendez-vous pour fêter le résultat du deuxième tour. J'ai cherché le Front de Gauche, ils ne sont pas venus. Ils ont eu tort. Seule une petite présence du Parti Communiste s'est manifestée assez tard dans la soirée. Le Front de Gauche a toute sa place dans l'élimination de Sarkozy, c'est dans cet état d'esprit que je suis allé à ce rassemblement festif : il n'y a rien à retirer aux critiques que nous avons faites sur le programme de François Hollande, mais nous sommes entièrement partie prenante dans ce coup important porté à la droite française et européenne.

Dans les discussions avec les amies, amis et connaissances, le soulagement de s'être débarrassé de Sarkozy a été accompagné par le leitmotiv « ce sera difficile ». L'ambiance bruyante et festive est peu propice à l'approfondissement des arguments. Aussi, sans procès d'intention, on peut penser que ce sentiment de difficulté a deux versions, suivant les personnes. Une, en interprétant un peu, « ce sera difficile de lutter contre l'oligarchie financière », l'autre « ce sera difficile de faire accepter l'austérité pourtant nécessaire » (Non seulement l'austérité n'est nullement nécessaire mais les travailleurs en ont déjà bien eu assez avec la droite au pouvoir depuis 10 ans).

La rencontre avec un haut responsable du Parti Socialiste et néanmoins ancien collègue est riche de sens politique. Sur le ton de la plaisanterie, voulant peut-être se moquer de moi, il me tient un discours programme très à gauche, du Mélenchon pur sucre. Mais, dès que j'ai mis fin à la plaisanterie en lui rappelant que les bonnes paroles ne sont pas suffisantes, que les 60000 postes dans l'Education Nationale ne sont pas des créations mais du redéploiement, le naturel est revenu au galop : il sait où il peut supprimer des postes, 70 m'a-t-il dit, au niveau du département de l'Ain.

Les traités européens, question pourtant centrale, n'ont pas été évoqués dans les discussions.

Voici donc du pain sur la planche, pour que le traité européen TSCG ne soit pas ratifié, pour les législatives. Ce sera difficile ? Raison de plus pour voter à gauche, vraiment à gauche, pour les candidates et candidats du Front de Gauche.

Le 6 mai nous avons remporté une manche. Le match n'est pas fini.