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Ah tu verras !
8 mai 2012

Syndicalisme contre politique ?

Retour sur le 1er mai et la polémique soulevée de gauche et de droite sur les rapports entre politique et syndicalisme.

Sarkozy a voulu à la fois récupérer la fête du travail en reprenant symboliquement les tournures pétainistes et utiliser le vieux réflexe anti-politique qui est très fréquent dans l'électorat de droite. Quand quelqu'un vous dit « moi, monsieur, je ne fait pas de politique », c'est presque sûr qu'il vote à droite. Cette attitude s'accompagne de l'incompréhension, donc de la condamnation, du syndicalisme de lutte, c'est à dire d'un syndicalisme qui porte les revendications des travailleurs même si ces revendications mettent en cause l'ordre existant. D'où la formule de Sarkozy lancée aux syndicats « laissez le drapeau rouge et prenez le drapeau tricolore »

Le Front de Gauche a au contraire appelé les citoyens à participer massivement aux manifestations du 1er mai derrière les syndicats. C'est une attitude équilibrée : respect d'une certaine tradition de primauté des syndicats dans l'expression des revendications des travailleurs mais manifestation aussi d'un intérêt et d'un soutien aux luttes des travailleurs. Le 1er mai a toujours eu une signification politique : tous les régimes dictatoriaux l'ont soit interdit soit récupéré de manière étouffante, toutes les luttes politiques d'émancipation des travailleurs ont été sublimées dans les célébrations du 1er mai, et cela partout dans le monde.

C'est à l'aune de ces deux attitudes diamétralement opposées qu'il faut examiner le positionnement des différents syndicats en ce 1er mai particulier en France entre les deux tours.

Du côté des « apolitiques » le syndicat FO. Comme souvent ces dernières années il a organisé son 1er mai à part. Une attitude qui est cohérente avec une logique de séparation intransigeante du politique et du syndical. Sauf que la volonté louable d'indépendance vis à vis des partis politiques ne nécessite pas, bien au contraire, que le syndicat n'ait pas son mot à dire, son appréciation à porter sur la politique conduite par le gouvernement en place et sa majorité.

La CGT, à partir des ses revendications, a jugé que la politique de Sarkozy, celle déjà appliquée et celle annoncé en cas de réélection, n'est pas bonne au regard de l'intérêt des travailleurs. Elle a donc appelé à voter contre Sarkozy. Cette attitude n'est pas hypocrite et n'est pas de nature à aliéner l'indépendance de la CGT.

La CFDT a critiqué la position de la CGT. Qui peut croire à l'apolitisme de la CFDT ? C'est même un de ses marqueurs revendiqués que d'être de gauche. Dans la pratique syndicale de la CFDT, telle que je l'ai connue et combattue, une revendication n'est légitime que si elle s'inscrit dans un projet de société, sinon elle est dégradée en tant que revendication corporatiste. Un des inconvénients de cette attitude est que des revendications avancées face à un certain gouvernement ne sont plus jugées légitimes face à un autre gouvernement.

Finalement la fausse opposition entre sphère syndicale et sphère politique ne sert que l'inertie, la stabilité du pouvoir en place.

Sarkozy battu est une bonne chose pour les travailleurs. FO et la CFDT n'ont pas choisi en la circonstance le meilleur chemin pour servir l'intérêt des travailleurs.

Hollande élu est-ce une bonne chose pour les travailleurs ?

Rien n'est une bonne chose pour les travailleurs que les luttes syndicales et politiques.

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