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Ah tu verras !
17 septembre 2019

Traduction d'un texte de Azione Civile

Et vint le jour du nouveau gouvernement. Alleluia. Eureka. Trépignement festif du nord au sud. Difficile d'être aussi heureux, mais à entendre les médias italiens et d'autres pays (on reviendra plus tard sur "d'autres pays") il y a tant de raisons de l'être.
On n'a rien à redire sur la personne de Giuseppe Conte, qui fut d'abord méprisé par tous les médias, professeurs et experts, et maintenant hissé au rang de phare de la démocratie parlementaire. Certains le considèrent comme le nouveau Aldo Moro, rien de moins. C'est certainement un profil institutionnel que l'Italie a rêvé d'avoir depuis des années. Mais là n'est pas la question.
Le cœur de la question est de savoir comment s'est terminée l'expérience du gouvernement " Jaune-vert "(Jaune = 5 étoiles ; Vert = Ligue de Salvini. Note du traducteur). Balayées toutes ces rumeurs folles sur le " pire gouvernement de droite fasciste de l'histoire républicaine ", comme si les gouvernements Berlusconi 1-2-3, Monti, Letta jr, Renzi et Gentiloni avaient été de gauche. Soyons francs et le moins possible conplotistes. Ouvrons grand les yeux : pensons-nous vraiment qu'un ministre de la République à coups de mojito au dancing Papeete se soit creusé lui-même la tombe tel un amateur ? Pensons-nous vraiment que son but était exclusivement de "capitaliser le consensus" et d'aller au vote avant le 15 août ?
Possible. Mais ce n'est pas certain.
Ce que nous faisons semblant de ne pas voir (parce que cela nous arrange et nous fait sentir mieux), nous l'avons eu sous les yeux dans les derniers jours d'août et même pendant les 14 mois de gouvernement jaune-Vert.
Deux mots , que le premier ministre Conte a prononcé le 20 août dernier et dans les deux interventions de septembre aux chambres, sont fondamentaux. Ce sont les lignes directrices sur lesquelles le nouveau gouvernement Conte (Conte 2 ou Conte bis, comme vous préférez) : européistes et atlantistes.
C'est sur ces deux concepts que se joue le jeu d'aujourd'hui et sur lesquels on a toujours joué.
Le match a déjà été écrit partiellement avec la nomination d'Ursula Von Der Leyen à la Commission européenne avec les votes décisifs du m5s avec PD (tiens, la même majorité que le nouveau exécutif) et la nomination de Christine Lagarde à la tête de la banque centrale européenne. La première nomination est l'expression de la politique "progressiste" classique qui, en Europe, dicte la loi depuis toujours avec les résultats qui sont sous les yeux de tout le monde (à partir d'aujourd'hui, nous sommes tous à l'arrêt avec l'Allemagne en tête) : la finance qui prime sur la politique et la collectivité. La deuxième nommée est depuis des années à la tête du fonds monétaire international et n'a pas brillé pour de très bons résultats en raison de la manière dont elle a géré la crise grecque, gestion aboutissant à un massacre social. Voilà que le concept d'être "européistes" nous pose une question : le nouveau gouvernement italien (avec l'ajout de la récente nomination de Paolo Gentiloni aux affaires économiques européennes) va-t-il faire changer de cap aux folles politiques économiques et financières qui déterminent la loi depuis au moins deux décennies ? Est-ce que le cap va s'inverser ? La nouvelle majorité m5s + PD va-t-elle mettre en œuvre les politiques d'investissement et de sécurité que le territoire italien attend depuis toujours ? Avec 80 % de territoire italien à risque de dégâts hydro-géologiques, avec plus de la moitié des infrastructures du nord au sud (entre ponts, viaducs, etc) à risque d'effondrement, comment le nouveau gouvernement serait-il prêt à obtenir ce qui lui revient de droit afin de mettre en sécurité au plus vite (changements climatiques en cours) la vie de nos citoyens ? Les paroles de la nouvelle ministre de l'intérieur De Micheli, le lendemain de la formation du nouveau gouvernement, ne laissent pas bien espérer : de la Gronde de Gênes (ouvrage d'art pharaonique, note du traducteur) on passe au TGV Lyon - Turin pour arriver aux autres grandes œuvres (il ne nous manque plus que le pont sur le détroit de Messine, mais on arrivera à cela aussi), à la renforcement des licences d'autoroute aux Benetton (et particulièrement sur ce point, comment comprendre ? ). Il faudrait des ouvrages plus modestes et surtout utiles.

Venons-en au concept d'être "Atlantistes". Ici il y a l'Amérique, il y a l'Otan, il y a le pacte atlantique. Quel prix notre pays a-t-il payé (en termes de vies humaines) pour avoir conservé une position d'obéissance extrême aux ordres des États-Unis ? On ne peut pas faire semblant de ne pas se souvenir de la période de la stratégie de la tension sans prendre en considération le rôle de l'Amérique. De l'attentat de Piazza Fontana ainsi que pour les autres attentats à la suite, dans les documents des différentes enquêtes et de divers processus (qui ont ensuite tous été détournés) les États-Unis et leurs services secrets ont toujours été cités.
Pouvons-nous oublier les batailles faites d'abord par Enrico Mattei puis par Aldo Moro pour pousser l'Italie à avoir sa propre politique économique indépendante des géants du pétrole américains et britanniques ? Est-ce que nous croyons encore au problème mécanique dans les cieux de Bascapè (Mattei victime d'un "accident d'avion", note du traducteur) et à la seule main des brigades rouges dans la via Caetani (lieu où on a retrouvé le corps d'Aldo Moro, note du traducteur)?
Et le financement de dix ans à Gladio ("loge maçonnique" d'extrême droite, en passe d'instaurer un régime militaire en Italie dans les années soixante, note du traducteur) par la CIA ? Être dans l'Otan et être atlantistes a eu aussi cela comme conséquence. Et c'est un passé qui n'a jamais été oublié et qu'on ne pourra jamais oublier. Notre pays reste vassal de la super puissance américaine, parce que les États-Unis contrôlent l'Italie soit avec leurs bases militaires présentes sur notre territoire, soit avec de simples phrases, des interventions, des communiqués, etc. Le dernier communiqué a été signé Donald Trump : son appui via Twitter à la nomination de Giuseppi (e)(faute de Trump sur le prénom, note du traducteur) Conte comme premier ministre est passé inaperçu, mais il est très important par ses conséquences intrinsèques, appui manifesté alors que des négociations étaient toujours en cours.
Pensons-nous vraiment que ce n'était qu'une simple preuve d'estime ou que, plutôt, sa Majesté Amérique avait été un peu trop agacée par certains choix du gouvernement jaune-Vert, que ce soit l'ouverture à la Chine avec la voie de la soie et la position vers les 5 G (avec Di Maio toujours optimiste sur le sujet), que ce soit pour certains comportements pro-Russes de Salvini, le soir sympathisant russe et le matin sympathisant USA ? Le sec veto de l'administration Trump (avec en plus la rencontre entre Di Maio et l'ambassadeur américain en Italie) à l'accord entre l'Italie et la Chine pour la nouvelle voie de la soie, l'avons-nous oublié ?

Donc, croyons-nous vraiment que , à la fin des fins, le vrai et le seul danger pour la démocratie italienne était Matteo Salvini ? C'est vrai, il a eu de graves lacunes constitutionnelle gênantes (le " Donnez-moi pleins de pouvoirs " peut-être était plus dû aux trop de mojitos qu'à des invocations de style duce, disons plutôt " Ducetto "). Mais vraiment c'était lui le danger d'un fascisme qui se répand en Italie ou alors ce n'est qu'un politicien de droite qui a été capable de parler démagogiquement à son électorat en employant les arguments les plus bas ? Est-ce que le décret sécurité bis (made in Salvini) a été la menace la plus grave selon tout l'establishment "progressiste", européen et non européen ? Les politiques de l'ancien ministre de l'intérieur Minniti, avec les différents accords qui ont été pris avec les tribus libyennes et la construction de véritables camps sur le territoire libyen où les personnes désespérés à la recherche de salut se démarquent-elles beaucoup des politiques salviniennes ?

Peut-être qu'on a tout oublié et maintenant on est un peu plus heureux et tranquille pour le nouveau gouvernement. Nouveau tour, nouvelle course. Le m5s va-t-il réussir avec des figures respectables comme Bonafede (à la justice) et Costa (à l'environnement) à réaliser quelques réformes qui sont attendues depuis trente ans ? Trouveront-ils un accord (que nous espérons positif) sur les thèmes de la lutte contre la mafia, la réforme de la justice, l'environnement, le travail avec les nouveaux alliés du PD ? Ou y a-t-il le risque, déjà vu trop de fois, que la montagne donne naissance à une petite souris ?
On va voir ça. En attendant, buvons tous heureux et contents.
Eureka.

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