Abstenvote !

Depuis très, trop, longtemps, celles et ceux qui détiennent le pouvoir politique ont expliqué, d'une manière plus ou moins explicite, que le politique devait se soumettre au pouvoir économique. Reagan et Thacher ont commencé dans les années 1980 : "l'État n'est pas la solution, il est le problème", "il n'y a pas d'alternative". Chez nous cette idéologie ultra libérale a contaminé très largement au delà de la droite classique. Jospin, premier ministre de gauche disait "l'État ne peut pas tout" mais il entendait "l'État ne peut rien".

Cela a entrainé une conviction très répandue, surtout dans la jeunesse, que les problèmes sociaux et économiques qui impactent la vie quotidienne, qui impactent les conditions dans lesquelles la vie personnelle peut ou ne peut pas s'épanouir, n'ont pas de solution dans les élections. Et malheureusement l'expérience prouve que les résultats aux élections n'ont pas d'influence sur la solution des problèmes.

Un cercle vicieux s'est ainsi créé : l'abstention permet à une minorité politique d'avoir le pouvoir, de ne pas respecter les promesses, de continuer à œuvrer dans l'intérêt de l'oligarchie financière et ce constat augmente la méfiance envers les élections.

Il est important de distinguer deux types d'abstentionnistes.

Il y a les abstentionnistes qui ne s'intéressent pas à la politique et rien n'est fait pour qu'iels s'y intéressent. Ces personnes ne s'implique pas, ou rarement, dans des luttes ni même dans des processus citoyens.

Il y a les abstentionnistes convaincu-e-s que les élections ne servent à rien et que seules les luttes permettent de combattre la politique ultra libérale appliquée depuis des décennies par les partis "de gouvernement".

Constatons que l'abstention est la condition pour le système politique "de gouvernement" de continuer la politique ultra libérale. Il est donc évident que le pouvoir politique favorise l'abstention. Aucune campagne d'opinion sérieuse n'est menée pour motiver à l'inscription sur les listes électorales. De plus avec Macron, la non campagne électorale est devenue le mode principal d'enfumage de l'opinion.

Il est étonnant qu'on s'étonne de l'abstention massive et progressive au cours des ans.