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Ah tu verras !
1 octobre 2011

"Eloge" funèbre du personnage politique Nicolas Sarkozy

Dans cet « éloge » je ne parlerai que de la vie politique de Nicolas Sarkozy bien que sa propension à pratiquer le népotisme mériterait un détour par sa vie privée.

 

1) Avant la présidence : fidèle à l'infidélité

 

La seule fidélité dont on puisse le créditer est la fidélité à des idées résolument de droite : individualisme, arrivisme, argent comme symbole de réussite et anticommunisme, héritage culturel familial.

Très jeune il s'engage dans le mouvement gaulliste (que reste-t-il de gaulliste en Sarkozy ?).

Un premier épisode significatif est son élection à la mairie de Neuilly-sur-Seine : il est chargé de la campagne électorale de Charles Pasqua mais il le supplante dans l'élection.

Autre épisode significatif est l'affaire de « l'Human Bomb » : un preneur d'otages débile qui retient des enfants dans une maternelle. Sarkozy se met bien en valeur médiatiquement à cette occasion.

Il soutient la candidature de Jacques Chirac à la présidentielle les deux fois où celui-ci est battu, en 1981 et en 1988. En revanche il le trahi au profit d'Edouard Balladur en 1995. Mais cette fois c'est Chirac qui est élu.

Suit une traversée du désert mais Chirac lui donne à nouveau une place au gouvernement (il avait été ministre dans le gouvernement Balladur) : ministre de l'intérieur puis ministre des finances.

Il prend graduellement le contrôle du parti UMP.

Il suggère à Dominique de Villepin, premier ministre, la réforme du CPE, contrat jeunes, mais il s'en désolidarise en contribuant à la forte protestation contre ce projet qui est abandonné.

En tant que ministre de l'intérieur il est à l'initiative de nombreuses lois et circulaires sous le prétexte légitime d'améliorer la sécurité, mais qui sont souvent critiquées pour être à la limite du respect du droit français ou international. Souvent, à l'occasion d'un fait divers, il s'en prend de manière démagogique aux juges. Des désordres importants, des émeutes, se produisent suite à ses sorties médiatisées et à ses paroles méprisantes.

Alors que Chirac refuse de participer à la guerre en Irak, Sarkozy critique cette position auprès de l'ambassadeur américain en France.

 

2) La présidence : le mauvais goût et l'incompétence

 

Elu président de la République, il continue dans le même style : prises de positions médiatiques démagogiques à l'occasion de chaque fait divers odieux, mise en opposition des groupes sociaux entre eux (la dernière, le 27 septembre 2011, s'adressant à des ouvriers, il jette l'opprobre sur les fonctionnaires « dont l'emploi est protégé »).

Nombreux sont les commentateurs qui soulignent son mauvais goût. Rappelons le Fouquet's pour fêter son élection, sa manière ostensible d'afficher des Rey-ban et des Rolex, sa grossièreté (casse toi pauv'con).

Sa manière de parler, avec un dédain lui aussi ostensible pour la syntaxe, fait penser à ces acteurs qui prennent l'accent marseillais mais dans une imitation grotesque. Le parler du président Sarkozy se veut « peuple », mais il n'est qu'une caricature méprisante du peuple et révélatrice de l'idée qu'il s'en fait.

On peut aussi mettre dans le chapitre du mauvais goût la façon de s'attribuer tous les mérites dans des actions communes avec d'autres chefs d'Etats, ce qui a souvent irrité ces derniers.

Et n'est-ce pas du dernier mauvais goût, étant un président qui se dit et se veut de droite, que de revendiquer l'héritage de Jaurès et du jeune résistant communiste Guy Moquet dans ses discours ? Comme si on pouvait être dupe !

Rappelons enfin les calamiteux discours de Dakar, nous avons été nombreux à avoir honte, et du Vatican, nous avons été nombreux à être en colère.

L'incompétence n'a pas été assez relevée par les médias. Elle est accompagnée d'une volonté d'appliquer des recettes reaganiennes, les Etats Unis étant son modèle. Elle est accompagnée aussi d'un souci d'image médiatique qui lui fait prendre des décisions qui sont soit inefficaces, soit inappliquées. Notons aussi une certaine duplicité : les annonces sont contraires aux actes.

Avant que la crise n'éclate en 2008, il proposait qu'on adopte le système des subprimes.

En matière économique le bouclier fiscal, la loi TEPA, qui se voulaient des mesures phares, sont aujourd'hui presque unanimement considérées comme contreproductives, voire mauvaises.

Les lois de circonstance, après des faits divers et après des « coups de menton », ne donnent pas de résultats tangibles en matière de sécurité.

Il jure que GDF restera une entreprise publique avant de la privatiser.

Il dit en 2009 que, sur les retraites, il n'a pas de mandat, ce qui est vrai, mais il passe en force en 2010 contre l'opinion pour imposer sa réforme, disons plutôt contre-réforme.

Les services publics sont gravement attaqués, la diminution du nombre de fonctionnaires est drastique. En ce domaine, malheureusement, sa politique a été appliquée avec constance.

En politique étrangère le constat est aussi accablant.

Ben Ali, Moubarak étaient ses amis. Il a invité Bachar El Assad à un défilé du 14 juillet. Il a déroulé le tapis rouge à Khaddafi. Il croit se racheter en étant en pointe dans l'intervention de l'OTAN en Lybie, il ne montre que son opportunisme et sa courte vue.

 

Sa seule « réussite » est d'avoir imposé une politique de régression sociale avec, pour la faire passer, une récupération irresponsable des idées nauséabondes du Front National.

 

Malheureusement en 2007 il a eu l'habileté de faire oublier qu'il participait au pouvoir depuis de nombreuses années. Il a fait croire à de nombreux français qu'il était un homme nouveau. C'est étonnant.

Les historiens retiendrons que la présidence de Sarkozy aura marqué un recul social, politique et économique de la France.

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