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Ah tu verras !
1 octobre 2011

Méthode scientifique et démocratie, chacun chez soi

La vérité scientifique dans ce qu'on appelle les sciences dures, Mathématiques, Physique, Biologie, est un concept philosophique auquel il a été consacré des milliers de livres. Mais, en simplifiant, on peut considérer que les scientifiques sont unanimes sur ce qui est admis comme vérité, cette unanimité venant de la méthode scientifique, universellement admise, qui valide un résultat obtenu par un raisonnement ou par une expérience.

Au delà de ce qui est admis comme vérité il y a ce que les scientifiques, unanimement, estiment ne pas connaître.

Pour avancer dans la connaissance les chercheurs élaborent des théories ou font des conjectures. Théories ou conjectures ont pour destinée soit d'être validées, elles s'intègrent alors dans la partie vérité, soit d'être mises en défaut et elles sont alors abandonnées.

Si dans la partie vérité il y a, et il doit y avoir, unanimité, dans la partie théorie ou conjecture les débats sont la règle. Il arrive qu'ils soient vifs.

Il est important de comprendre que si la démocratie, c'est à dire la discussion libre puis la prise de décision à la majorité, est une nécessité pour la vie sociale et politique, elle est complétement inopérante dans le débat scientifique. L'histoire des sciences montre de multiples exemples où l'écrasante majorité avait tort de croire une théorie ou une conjecture fondées.

Il est important aussi de considérer que la démocratie a tout son rôle à jouer dans le choix d'appliquer ou non les avancées technologiques rendues possibles par les découvertes scientifiques.

Insistons sur cette distinction : d'une part le débat scientifique, il ne peut pas se régler par la démocratie, il doit se régler par la méthode scientifique, d'autre part le débat des choix économiques et politiques dans l'application des découvertes scientifiques, il doit se régler par la démocratie.

Depuis quelques années il y a un débat scientifique qui déborde sur des choix économiques et politiques, plus précisément, les médias intervenant largement sur le sujet, on mélange débat scientifique et débat sur les choix économiques et politiques qui en découlent : le changement climatique.

Ce qu'il est convenu d'appeler dans les médias la science du climat est la confluence de plusieurs parties des sciences dures : les mathématiques, la statistique, l'informatique, plusieurs domaines de la physique, la chimie, l'astronomie, la biologie. Il est clair alors que la partie théorie ou conjecture en science du climat, on parle souvent de modèle, est encore largement plus vaste que la partie vérité.

Les points essentiels du débat scientifique sont : quelles preuves du réchauffement, quelle importance relative (il y a eu d'autres périodes chaudes) et absolue (quelles conséquences), quelles sont les causes, quelle est l'importance des gaz à effet de serre dans le réchauffement. Il faut bien remarquer que sur tous ces points le débat est bien scientifique, il concerne les méthodes, les mesures, les interprétations de ces mesures. Il vient donc que l'argument « l'écrasante majorité des scientifiques est d'accord avec l'idée d'un réchauffement dû au CO2 dans l'atmosphère», n'est pas recevable.

Le débat scientifique sur le sujet étant mal engagé, on a même vu une pétition de scientifiques tenants du réchauffement demander au pouvoir politique de le trancher (j'en suis scandalisé), il n'est pas étonnant que le débat sur les conséquences économiques, sociales et politiques sur ce qui est appelé maintenant la crise climatique souffre d'un manque évident de démocratie. Tous les partis, tous, en parlent comme d'une réalité ou comme d'une catastrophe annoncée. Une telle unanimité sur des sujets politiques me rend depuis toujours d'une extrême méfiance même si les méthodes proposées pour affronter la crise climatique sont très différentes suivant les partis.

Mon modeste militantisme pour le Front de gauche et pour la candidature Mélenchon est motivé à la fois par les propositions et par les méthodes : « Nous on peut !» est un bon mot d'ordre pour signifier qu'on ne se pliera pas à une quelconque contrainte mondiale et qu'on ne donnera cette contrainte pour excuse à un quelconque renoncement.

Alors les engagements pour lutter contre le changement climatique, problème mondial et uniquement mondial, me semblent hors sujet, en tout cas à une place excessive dans le contexte de l'élection présidentielle en France.

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