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Ah tu verras !
29 octobre 2018

Dissoudre le peuple ?

Le mécontentement de plus en plus grand du peuple contre la politique du pouvoir devient difficile à contenir. L'extrême droite tente de le récupérer à l'occasion du mot d'ordre de blocage du 17 novembre.

L'extrême droite récupère depuis longtemps le mécontentement populaire. L'abandon par la gauche de la prise en compte sérieuse de ce mécontentement est le facteur essentiel de réussite de cette récupération. Idéologie oblige : la mondialisation c'est bien, l'abandon de souveraineté c'est bien, il est donc impossible de pouvoir agir contre les méfaits de la finance, ce discours aboutissant à une soumission, voire une complicité avec l'oligarchie financière, voici les modalités de ce que l'on peut appeler la trahison de la gauche.

La droite a joué un rôle désastreux aussi. Par opportunisme elle a de plus en plus épousé les thèmes de l'extrême droite donnant à celle-ci de la visibilité et banalisant son idéologie.

La gauche anticapitaliste a trop souvent accepté la coopération avec la gauche socialiste et elle est donc apparue comme complice. Cela peut paraître injuste, mais il faut dire que cet aspect de la politique a été grandement négligé, en particulier par la direction du Parti Communiste.

Mais il y a un ingrédient qu'il faut mettre en évidence et le mot d'ordre pour le 17 novembre en donne l'occasion. Il s'agit de ce qu'on peut appeler les leçons de morale (illégitimes) que l'on donne au peuple. Quelques exemples : combien a tardé la prise en compte du sentiment d'insécurité dans les quartiers populaires, sentiment longtemps jugé non justifié et malsain ; combien de moqueries et d'admonestations contre l'attraction du sport, le football surtout ; on peut aussi se souvenir de la scandaleuse réaction de ce qui se considère élite culturelle et politique sur le fait que les gens se sont rués sur la promotion de nutella.

Oui, on peut regretter que la mobilisation n'arrive pas à se faire sur des objectifs plus essentiels : sécurité sociale, service public, code du travail, etc. Mais inutile d'en tenir responsable le peuple, il faut au contraire s'interroger sur les responsabilités de celles et ceux dont le rôle est l'organisation de la mobilisation et qui échouent.

Le 17 novembre les gens vont peut être se mobiliser sur un objectif précis, le prix exorbitant du carburant. A-t-on le droit de leur faire la leçon ? Le diesel c'est mal, les transports en commun et gratuits c'est bien, faire du vélo c'est bon pour la santé, le covoiturage c'est sympa, etc...C'est à dire remplacer un objectif limité mais largement partagé par des éléments de projet de société, bons certes, mais de réalisation lointaine ?

Je ne sais pas encore s'il faut ou non appeler à l'action le 17 novembre. Mais je crains qu'une nouvelle fois on donne à l'extrême droite l'occasion de récupérer la colère légitime.

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Commentaires
P
Bien d'accord avec votre analyse. Pour moi, oui, il faut y aller le 17. Quand le peuple manifeste spontanément son exaspération ce serait une jacquerie - pouah la jaquouille, et quand ce sont les partis ou les syndicats qui appellent à descendre dans la rue, ce serait de la bonne manif ? Quelle différence quand nos députés ont manifesté - et très bien - à l'Assemblée contre la baisse des APL, quand nos députés protestent contre la hausse de la CSG des retraités, et quand le gouvernement sous prétexte écologique augmente le prix des carburants, augmentations pour goinfrer les copains de Macron ? Pas de différence : c'est à chaque fois une atteinte au pouvoir d'achat et au bonheur des Français au profit des plus riches. Et puis, avec des manifestations catégorielles, on a vu que la "convergence des luttes", ça ne marche pas. Là, le gouvernement nous sert sur un plateau l'occasion d'une lutte trans-catégorielle, qui nous permettrait de faire prendre conscience à beaucoup des raisons de l'appauvrissement généralisé, et on ferait la fine bouche ? Pour l'instant, tout le monde a une bagnole, ou en profite (comme moi), y compris ceux qui donnent des leçons d'écologie. Alors il faut prendre les choses telles qu'elles sont. Et y aller. Ils penseraient quoi, les soignants, les aides à domicile, et tous ceux qui ont besoin tous les jours de leur bagnole, qu'on les a abandonnés sur une question aussi concrète ?
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